Édition du mardi 21 avril 2009
Violence des bandes: le chef de l'Etat décline aujourd'hui son plan à Nice
Après Gagny, où il avait déjà défini un «plan anti-bande», le chef de lEtat est à Nice ce mardi pour présenter un «nouvel arsenal sécuritaire» qu'il entend mettre en uvre après une série de violences survenues dans des établissements scolaires et en marge de manifestations à Strasbourg et Bastia.
La ville de Nice n'a pas été choisie au hasard: son maire, Christian Estrosi (UMP), a notamment été chargé par le président de la République de rédiger une proposition de loi pour renforcer la législation contre les bandes violentes, dont le Parlement devrait se saisir d'ici la fin du mois.
Le chef de l'Etat en a lui-même tracé les grandes lignes en déclinant seize mesures policières et judiciaires le 16 mars dernier à Gagny, en Seine-Saint-Denis (voir ci-dessous), là même où, quelques jours plus tôt, un lycée avait été envahi par une vingtaine d'agresseurs cagoulés et armés de barres de fer, bâtons et couteaux.
Le président de la République souhaite notamment voir réprimer l'appartenance aux «bandes». Le nouveau délit, puni de trois ans de prison, punirait le fait de «faire partie en connaissance de cause d'un groupement, même formé de façon temporaire, poursuivant le but de commettre des atteintes volontaires contre les personnes et les biens».
Dans la même veine, après les violences en marge du sommet de l'Otan à Strasbourg, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a transmis un projet de décret à Matignon pour interdire les cagoules dans les manifestations.
Le «plan anti-bandes», défini le 16 mars dernier à Gagny prévoit:
- La création de forces de police spécialisées dans les violences urbaines
Des groupes spécialisés seront créés au niveau de chaque département. Par ailleurs, cent unités territoriales seront mises en place d'ici 2010, ainsi que 23 compagnies de sécurisation composées de 150 policiers. Un fichier informatique pour recenser les bandes doit également voir le jour.
- Linstauration d'un «délit de groupement dans le but de commettre des violences volontaires»
Ce délit doit compléter la loi actuelle. Il sera passible de trois ans d'emprisonnement. Ce délit permettra de mettre en cause ceux qui participent à ces actes par leur simple présence. De plus, toute agression sur un personnel de l'Education nationale sera considérée comme des violences «contre une personne dépositaire de l'autorité publique».
- Le renforcement de la protection des établissements scolaires
Un diagnostic de sécurité doit être établi sur les 100 à 200 établissements les plus touchés par des intrusions: états des clôtures, vidéosurveillance, etc. En outre, le système des policiers référents déjà mis en place dans les Hauts-de-Seine, devrait être «systématisé».
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